Rapport «Élevage et Conditions de vie des Ménages »

by abass

    L’élevage est l’ensemble des activités d’entretien et de multiplication des animaux pour l’usage des humains. En effet, il y a plusieurs siècles, l’Homme a commencé à domestiquer les animaux qui sont devenus pour certains ses compagnons de toujours. L’être humain a également toujours bénéficié de leurs multiples utilités : diversification de leur alimentation, accroissement de leur revenu, amélioration de leur mobilité ou encore de leur habillement, etc. L’élevage constitue donc une source importante de subsistance et de revenus. Selon l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), l’élevage représente 40 % de la production agricole mondiale en 2021. Il assure les moyens d’existence et la sécurité alimentaire de 45 millions de personnes dans les pays développés et 1,3 milliard dans les pays en développement dont 800 millions de pauvres. En outre, il est le principal utilisateur mondial de terres.

    Au Niger, selon une note de la Banque Mondiale sur la situation économique publiée en 2021 et intitulée « Maximiser l’efficacité des dépenses publiques pour mieux reconstruire », les terres de pâturage représentent 62 millions d’hectares, soit 45 % de la superficie du territoire.

    Le Ministère de l’Elevage estime, l’effectif du cheptel nigérien, toutes espèces confondues, à 55 millions de têtes, soit 22 millions d’UBT pour une valeur totale de plus de 5 000 milliards de FCFA en 2021. Il contribue pour 8,7% au PIB du Niger et fournit 5% des recettes d’exportation du pays (INS, Comptes économiques de la nation). L’élevage est donc un des secteurs clés de l’économie nigérienne.

    Cependant, tout comme l’agriculture, l’élevage nigérien reste confronté à des défis qui limitent son développement. Il s’agit notamment de la faible pluviométrie, des sécheresses, des inondations, des attaques parasitaires, des feux de brousse, etc. Outre ces aléas, l’élevage subit l’impact de la croissance démographique, de l’urbanisation et de l’insécurité qui sévit dans certaines régions du pays. Ces difficultés constituent un obstacle majeur au développement et à la performance du secteur. En effet, elles affectent la modernisation et l’extension des activités d’élevage qui restent pratiquées sur des « portions congrues » du territoire, sur des terres parfois arides ayant une faible production fourragère.

    Nonobstant les difficultés évoquées, l’élevage peut pourtant être un levier important dans la lutte contre la pauvreté. En effet, la consommation et la vente de produits de l’élevage (animaux, fumier, viande, lait, œufs, cuirs, peaux, etc.) peuvent significativement contribuer à l’amélioration des conditions de vie des éleveurs et générer une demande de main d’œuvre dans les zones pastorales.

    Le développement de l’élevage crée également une demande de main d’œuvre au sein des industries de transformation et d’alimentation pour animaux.

    C’est conscient de l’importance du secteur de l’élevage dans l’amélioration des conditions de vie de la population en général que le Niger a mis en place une Stratégie de Développement Durable de l’Elevage (SDDEL 2013-2035) avec comme vision, « Un Niger où l’élevage, à l’horizon 2035, contribue significativement à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et améliore les conditions socio- économiques des populations à travers une gestion durable de l’environnement ». L’objectif global de cette stratégie est de « développer durablement l’élevage pour contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et des revenus des populations et à leur résilience face aux crises et aux catastrophes naturelles ».

    Dans le document de la SDDEL 2013-2035, un accent particulier est mis sur la nécessité d’investir dans le secteur de l’élevage pour son évolution et surtout pour sa modernisation. Cela passe nécessairement par la formulation et la mise en œuvre de politiques et programmes efficaces, qui suppose l’existence de statistiques de qualité, fiables et à jour, portant notamment, sur les caractéristiques des ménages pratiquant l’élevage, les conditions dans lesquelles il est pratiqué, la taille du cheptel et les types d’animaux élevés, la contribution du secteur à la richesse nationale, etc.

    C’est dans ce cadre que le présent rapport sur « Elevage et Conditions de Vie des Ménages » est élaboré à partir des données de la deuxième Enquête Harmonisée sur les Conditions de Vie de Ménages (EHCVM-2021) réalisée entre 2021 et 2022. Il a pour but d’appréhender les caractéristiques des ménages pratiquant l’élevage y compris selon leur statut de pauvreté. Dans le cadre de cette enquête, est considéré comme ménage pratiquant l’élevage, tout ménage dont au moins un de ses membres a possédé ou a élevé des animaux lui appartenant ou appartenant à un autre ménage, au cours des douze (12) derniers mois précédant l’enquête.

    Ce rapport comprend six (6) chapitres. Le premier chapitre retrace le contexte socio-économique du pays. Le deuxième chapitre est consacré à la présentation de l’enquête. Le troisième chapitre porte sur les caractéristiques des ménages pratiquant l’élevage, le quatrième chapitre met l’accent sur les conditions de pratique de l’élevage. Le cinquième chapitre porte sur les produits de l’élevage et leurs utilisations. Enfin, le sixième chapitre est consacré aux conditions de vie des ménages pratiquant l’élevage.